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Libération

Les salaires trinquent chez Air Canada

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La recapitalisation de la société suspendue à l'accord des syndicats.
publié le 21 mai 2004 à 0h42

La vie d'une compagnie aérienne peut parfois ressembler à une grande braderie. Air Canada, placé sous la protection de la loi sur les faillites depuis avril 2003, voit aujourd'hui sa survie suspendue à d'âpres négociations avec son personnel. Investisseur de la dernière chance, la Deutsche Bank a conditionné une recapitalisation à des économies de 122 millions d'euros sur la masse salariale. Forcé de couper à la hache dans ses coûts, le transporteur a déjà convaincu sept syndicats de se serrer la ceinture. Mais une frange irréductible résiste toujours : le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), qui représente les agents au sol, se montre récalcitrant. Après une énième rencontre infructueuse mercredi, la direction d'Air Canada a décidé de suspendre les discussions. «Il n'y a pas une avancée suffisante dans la réponse faite par le syndicat à l'offre de la compagnie du 17 mai pour justifier une poursuite des discussions», a déploré Paul Brotto, un des vice-présidents d'Air Canada, relançant les scénarios les plus noirs. De son côté, Buzz Hargrove, le président des TCA, s'est dit «troublé», tout en assurant : «Je vois toujours la lumière au bout du tunnel, mais sans se rencontrer ni parler, c'est difficile de voir comment trouver une solution.»

La direction d'Air Canada a annoncé qu'elle allait reprendre contact avec la Deutsche Bank et son principal créancier, Gecas, filiale du conglomérat américain General Electric, qui a conditionné des prêts de 1,26 millia