Le Timor oriental, qui fêtait hier les deux ans de son indépendance, pourrait se retrouver en faillite en raison du refus de l'Australie de redessiner ses frontières maritimes, ce qui lui permet de se tailler la part du lion des réserves pétrolières et gazières offshore du petit pays, a averti mercredi l'ONG britannique Oxfam. L'enjeu est de taille puisque les réserves du gisement sont estimées à 21 milliards de dollars.
Lenteur. Le Timor oriental faisait partie de l'Indonésie jusqu'à l'organisation d'un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU en 1999. L'Indonésie, en tentant de s'opposer à cette indépendance, avait suscité de graves violences. Sous tutelle de l'ONU jusqu'à son accession à l'indépendance en 2002, le territoire est situé à 500 km au nord de l'Australie. Selon la convention de l'ONU sur les lois maritimes, Timor comme Australie peuvent revendiquer une frontière maritime à 200 miles nautiques (370 km) de leurs côtes. Mais ces revendications se chevauchent, puisque les deux pays, à leur point le plus proche, sont à 230 miles nautiques l'un de l'autre.
Les négociations en cours avancent très lentement, l'Australie exigeant que les négociateurs se rencontrent tous les six mois. Une manière de traîner des pieds pendant que l'exploitation des gisements lui profite. Selon un traité temporaire signé avec le Timor oriental, l'Australie a accès aux deux tiers du gisement de gaz et de pétrole dans la mer du Timor, alors qu'une frontière maritime établie selon