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Libération

Toyota roule sur l'or

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publié le 21 mai 2004 à 0h42

Tokyo, de notre correspondant.

Fujio Cho, le discret patron de Toyota, ne cachait pas sa joie ces jours-ci en annonçant les résultats records de son groupe pour l'année fiscale 2003 (close le 31 mars 2004) : 6,5 millions d'unités vendues dans le monde et un bénéfice net de 8,6 milliards d'euros (plus de 1 000 milliards de yens), une hausse de 55 %. Au passage, Toyota est devenu en 2003 le numéro deux mondial des ventes devant Ford, toujours devancé par General Motors. «Ce n'est pas une surprise, réagit un consultant de Tokyo qui travaille pour le constructeur. Toyota dégage depuis des années des profits spectaculaires. Si sa réussite est restée discrète, c'est que ses dirigeants cultivent l'humilité. Ils ont toujours évité les effets d'annonce.» Chez Toyota, on raconte qu'en découvrant le bilan record de 2003, l'état-major est resté de marbre. A peine un sourire. «Toyota garde les pieds sur terre, fidèle à son principe de ne jamais être satisfait», défend Nicolas Van Hoecke, porte-parole du groupe à Tokyo.

Tirelire. Les bénéfices de 2003 viennent renforcer des réserves financières colossales et conforter une politique de diversification tous azimuts. Le montant total de ses actifs est évalué à 376 milliards d'euros. «Toyota, c'est la "cash machine". Son épargne est un trésor de guerre», confie un analyste auto. Selon un consultant, la trésorerie du groupe dépasserait 120 milliards de dollars. «Toyota a réussi grâce à ses voitures de qualité, son vaste portefeuille de séries (C