Pour résoudre le problème de l'échange gratuit de musique via les services peer-to-peer comme Kazaa ou eMule, pourquoi ne pas légaliser l'usage de ces derniers ? C'est la position de deux des sociétés civiles de gestion des droits des artistes-interprètes, l'Adami et la Spedidam : convaincues que le peer-to-peer est là pour rester, elles prônent l'instauration d'une «licence légale» qui permettrait aux internautes de continuer à échanger librement des fichiers musicaux protégés par le droit d'auteur en échange d'un prélèvement sur l'abonnement mensuel et du respect de certaines règles (diversité culturelle, notamment) par les services ainsi légalisés. C'est la version Internet du dispositif en vigueur pour les radios : celles-ci peuvent diffuser tous les disques qu'elles désirent sans demander d'autorisation, mais reversent une partie de leur chiffre d'affaires aux auteurs, artistes et producteurs.
Aux Etats-Unis, le juriste William Fisher a chiffré à six dollars par mois et par abonnement le coût d'un tel mécanisme afin de permettre à la filière musicale (mais aussi à Hollywood) de maintenir ses revenus. Les producteurs ne veulent pas entendre parler de cette solution. Tout en s'apprêtant à poursuivre en justice les utilisateurs de peer-to-peer, ils misent tout sur les services de téléchargement payants de musique, encore largement insatisfaisants : les catalogues, pourtant de plus en plus fournis, y sont partiels. Et, surtout, les dispositifs techniques anticopie placés sur