Brigitte, 45 ans, est informaticienne-conseil dans une société de matériel de bureau. Son chef, en poste depuis quatre ans, ne sait toujours pas ce qu'elle fait.
«Depuis sept ans, je suis super-conseillère dans une société de matériel de bureau à Paris. J'interviens auprès des salariés afin de les aider à se dépatouiller avec les programmes informatiques. Je les aide aussi sur le contenu de dossiers clients en leur donnant des conseils sur les montages financiers. En gros, je suis une sorte de "Zorro" toujours prête à intervenir sur un petit bobo ou un gros bug. Toute la journée, téléphone décroché, mail ouvert et défilé de salariés devant mon bureau, je suis "la" dépanneuse. "Au secours, j'ai tel message d'anomalie, qu'est-ce que je fais?", "j'ai besoin d'aide pour traiter tel contrat"... C'est plutôt plaisant et ça fait travailler les méninges, car les cas à résoudre sont toujours différents.
Je travaille dans un open space, c'est agréable au niveau de la lumière mais pas question d'avoir des coups de fil perso. Certains de mes collègues ne font rien de la journée, à part aligner des réussites sur leur ordinateur. Ils prennent un malin plaisir à écouter les conversations privées, pour s'en gausser une fois qu'on a raccroché.
«Depuis quatre ans, on m'a collé un nouveau chef. Et cela fait quatre ans qu'il ne sait toujours pas ce que je fais toute la journée. Il est incapable de décrire le contenu de mon poste, même vaguement. Il ne me passe jamais un coup de fil, ne m'interroge