Tir de barrage sur la croisade des producteurs de disques contre l'échange gratuit de musique via l'Internet. A peine trois semaines après le lancement de leur campagne de publicité menaçant les millions d'utilisateurs français de peer-to-peer de poursuites judiciaires (Libération du 5 mai), un collectif d'organisations d'artistes et d'associations dénonce la «campagne indécente et irresponsable du Syndicat national de l'édition phonographique (Snep) qui insulte et menace 20 millions d'internautes». Selon nos informations, un communiqué commun signé tout à la fois par des sociétés de gestion des droits des artistes-interprètes, des associations de consommateurs et familiales (1) doit être rendu public aujourd'hui ou demain. Sous le titre «Artistes et public disent non au tout-répressif», cette déclaration place désormais les producteurs en porte-à-faux avec certaines des plus importantes associations françaises (la Ligue de l'enseignement compte 1,8 million d'adhérents) et une partie des acteurs de la filière musicale.
Avertissement. C'est bien la campagne du Snep, inaugurée le 4 mai sous forme de pleines pages de pub dans la presse, qui a déclenché la bronca : on y voit une main stylisée le majeur dressé (symbolisant avec élégance l'internaute qui fait un doigt d'honneur aux maisons de disques), puis la même main en prison. Cet avertissement se veut le dernier avant l'offensive judiciaire : affirmant que le téléchargement gratuit de musique via le Net est la principale c