Bruxelles (UE), correspondance.
C'est une déclaration brève mais rédigée avec le plus grand soin. Elle a demandé des heures de travail et chaque mot y est pesé. Mario Monti, le commissaire européen à la Concurrence, qui avait jusqu'à présent refusé de commenter ses négociations avec Nicolas Sarkozy au sujet d'Alstom, a décidé, hier, de mettre les pendules à l'heure. On y apprend que les deux hommes se sont longuement parlé au téléphone ce week-end et que le commissaire a «réitéré la nécessité d'engagements clairs en matière de partenariats industriels à conclure sur une partie significative des activités d'Alstom». Il ne s'agit pas de poser de nouvelles conditions mais de rappeler à Paris les termes du pré-accord dégagé le 17 mai, assure le porte-parole de Mario Monti, insistant sur l'usage du mot «réitéré». En clair : la sortie du commissaire est une manière polie de signifier que le ministre ne tient pas ses promesses.
Le 17 mai, à l'issue de leur troisième rencontre en quinze jours, les deux hommes avaient annoncé avoir trouvé les «bases d'un accord» permettant le feu vert de Bruxelles au plan de sauvetage du groupe industriel français et ils s'étaient dits optimistes sur la possibilité de conclure l'accord final d'ici la fin de la semaine. En attendant, les parties devaient garder le silence. L'entourage de Sarkozy avait néanmoins fait savoir que le compromis sur la table prévoyait une série de cessions ciblées et une entrée de l'Etat dans le capital d'Alstom mais aucun dé