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Libération

Quand Moulinex faisait mauvais ménage avec les chiffres

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publié le 25 mai 2004 à 0h45

Un peu moins de trois ans après le catastrophique dépôt de bilan de Moulinex, l'affaire n'a pas fini de rebondir sur le bureau de la justice. Celle-ci enquête depuis octobre 2001 à la demande du procureur de la République de Nanterre (Hauts-de-Seine), lui-même saisi par les syndicats du groupe de petit électroménager au lendemain du dépôt de bilan. Et parmi l'une des pièces du dossier pénal instruit depuis novembre 2003 par le juge Richard Pallain à la Brigade financière, le rapport du cabinet d'experts-comptables Sefirco risque de faire grincer des dents. Et d'obliger, peut-être, la plupart des anciens protagonistes de Moulinex (direction, actionnaires et banques) à faire de cruels mea-culpa. «La situation financière de Moulinex était compromise bien avant le dépôt de bilan de septembre 2001. Il reste à établir avec précision la date de la situation de cessation de paiements», conclut, selon nos informations, le rapport d'expertise provisoire. Qui pointe du doigt de «graves dysfonctionnements stratégiques» et de gestion. La version définitive du rapport de Sefirco devrait être rendue au juge dans quelques semaines.

Intérêts. Les éléments très détaillés qu'il contient jettent une lumière crue sur les deux ou trois dernières années d'existence de Moulinex. Et donnent du corps aux soupçons de la justice, elle qui vient justement de mettre en examen Patrick Puy, le dernier PDG du groupe d'électroménager, et Xavier Cottreau, ex-directeur financier de Brandt, fusionné avec Mouline