«C'est pas moi, c'est les deux autres !» Bouygues Télécom, accusé aux côtés d'Orange et de SFR de verrouiller le marché des mobiles, en particulier celui des SMS, ces messages courts qui rapportent de l'or, botte en touche. L'opérateur a porté plainte contre SFR et Orange pour «abus de position dominante conjointe» devant le Conseil de la concurrence. La saisine remonte au 14 mai. «Je ne peux pas laisser les gens traiter les trois opérateurs comme s'ils avaient des forces et des armes égales», a justifié hier dans Le Figaro le PDG de Bouygues Télécom, Gilles Pélisson. Les gens, ce sont le ministre délégué à l'Industrie, Patrick Devedjian, l'UFC-Que Choisir et l'opérateur fixe Télé 2. Tous trois, chacun à leur façon, tirent depuis plusieurs jours à boulets rouges sur le trio des opérateurs mobiles, soupçonnés de rançonner le consommateur avec des SMS et des forfaits hors de prix.
«Cartels». Hier, comme s'il n'avait pas suffisamment martelé son message, le ministre montait à nouveau à l'assaut, menaçant d'introduire des opérateurs virtuels pour secouer le marché si, «dans un délai assez rapide, la concurrence n'apparaissait pas plus vite sur le marché et ne se manifestait pas par des baisses de prix», notamment celui des SMS. Et ce n'est pas fini. Le 7 juin, l'UFC-Que Choisir, accompagnée de ses homologues européennes, rendra visite à Bruxelles à Mario Monti, le commissaire chargé de la Concurrence. «On a affaire à des cartels dans tous les pays d'Europe», dénonce Julien Dourgn