Hier soir, ce n'était plus qu'une question de «virgules» pour mettre définitivement d'accord Nicolas Sarkozy et Mario Monti, le commissaire européen à la Concurrence, après presque quinze jours de crêpage de chignon sur le cas d'Alstom. A Bercy, on attendait encore, près du fax, que la proposition d'accord du gouvernement soit validée par les équipes de Monti. Sauf imprévu de dernière minute, l'encre aura juste eu le temps de sécher avant que Patrick Kron, le patron d'Alstom, puisse ce matin, à l'occasion de la présentation des résultats financiers du groupe, annoncer que l'entreprise est sauvée de la faillite et du démantèlement. En tout cas, pour au moins quelques années. Car, non content de commenter l'accord entre Paris et Bruxelles, Kron devrait aussi dévoiler tout ou partie de la machinerie financière imaginée avec ses banques créancières pour renforcer les fonds propres d'Alstom.
«Volontarisme». La journée d'hier a commencé par un coup de fil réconciliateur entre Sarkozy et Monti. La veille, ce dernier avait haussé le ton et demandé au ministre français de l'Economie de respecter les engagements pris lors de leur préaccord du 17 mai. La conversation a manifestement débloqué les choses. Dans l'après-midi, un communiqué de Bruxelles signait la paix des braves, soulignant qu'un accord de principe était «trouvé». Puis ce fut une avalanche de déclarations heureuses. De Londres, à la sortie de son entretien avec Tony Blair, Nicolas Sarkozy vantait son «volontarisme politique