Menu
Libération

En visite à Pékin, Lula rêve d'un axe Brésil-Inde-Chine

Article réservé aux abonnés
Le président brésilien veut contrebalancer le poids du Nord dans les institutions.
publié le 26 mai 2004 à 0h47

Pékin, de notre correspondant.

Le président brésilien Lula da Silva effectue cette semaine une visite spectaculaire en Chine, avec deux objectifs : l'un réaliste, l'autre hautement hypothétique... Le premier est économique, et il vise à développer plus encore des relations commerciales et industrielles en plein essor ; le second est politique, et cherche à constituer un axe entre pays émergents pour contrebalancer l'influence déterminante des pays industrialisés au sein de forums comme l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Saut qualitatif. En rencontrant le président chinois Hu Jintao, lundi à Pékin, Lula a présenté l'importance de la délégation qui l'accompagne pour lui prouver la valeur que le Brésil attache à ses relations avec la Chine : neuf ministres, six gouverneurs de province et 500 chefs d'entreprise...

L'ambition brésilienne est claire et s'appuie sur des données concrètes : les échanges commerciaux entre ces deux géants du monde en développement ont atteint, l'an dernier, près de 8 milliards de dollars (6,8 milliards d'euros), en augmentation de 75 % sur l'année précédente. Le saut est aussi qualitatif : les deux pays ont un programme spatial commun, le Brésil vend à la Chine des avions et des locomotives aussi bien que du soja, et la Chine investit dans l'acier brésilien. De nombreux accords devaient être conclus pendant la visite.

Le deuxième rêve brésilien, celui de Lula en particulier, est celui d'un axe Brasilia-Pékin-New Delhi qui signifierait aux puissanc