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Libération

Wal-Mart se servirait bien au rayon européen

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Les intentions du géant de la grande distribution font grimper les cours de ses proies possibles.
publié le 26 mai 2004 à 0h47

Il suffit que l'ogre Wal-Mart, très bien installé sur le continent américain, manifeste son intention de passer à table de ce côté-ci de l'Atlantique pour que les cours de Bourse de ses proies éventuelles s'affolent à Paris. «Il n'est pas un pays d'Europe où nous ne souhaitons pas être présents à terme», a lâché, lundi à Bruxelles, Lee Scott, patron du numéro 1 planétaire des linéaires, en visite à la Commission européenne. Le temps que l'info parvienne aux oreilles des boursicoteurs, et le tour était joué : hier, dès la fin de matinée à Paris, les cours de Carrefour et de Casino, les deux seuls groupes français du secteur cotés en Bourse, grimpaient respectivement de + 2,08 % et + 1,86 %.

Les analystes financiers qui rêvent de voir Wal-Mart croquer un concurrent étranger se montrent impatients : en France, la sévère limitation légale des ouvertures d'hypermarchés oblige tout candidat potentiel à racheter une enseigne ayant déjà pignon sur rue, avec son parc de magasins et ses chalands. Outre Carrefour et Casino ­ qui font régulièrement l'objet de rumeurs spéculatives et qui démentent tout aussi régulièrement tout contact officiel avec l'américain ­, le groupe familial Cora pourrait constituer une proie de choix. Quelle que soit sa cible, Wal-Mart, qui s'est payé le britannique Asda en 1999 pour 10 milliards d'euros, peut tabler sur une puissance de feu considérable : au premier trimestre, son chiffre d'affaires a tutoyé les 65 milliards d'euros, quand Carrefour, le numéro 2