Menu
Libération

Espagne: la répulsion des parcs d'attractions

Article réservé aux abonnés
Faiblement fréquentés, les quatre grands sites du pays sont proches de la banqueroute.
publié le 27 mai 2004 à 0h48

Madrid de notre correspondant

La crise des parcs d'attractions espagnols éclate au grand jour. Depuis la suspension de paiement, la semaine dernière de Terra Mitica, le grand parc thématique de Benidorm, près de Valence, les professionnels s'inquiètent du gouffre financier. Et confessent qu'au minimum il leur faudra réviser à la baisse leurs ambitions mégalomaniaques. A des degrés divers, les quatre grands parcs thématiques piquent du nez : à Séville, Isla Magica est aussi en suspension de paiement depuis octobre 2003 ; celui de la capitale, Warner Madrid, sur le cinéma, a enregistré une perte de 40,7 millions d'euros depuis son ouverture, en 2002 ; Port Aventura (les grandes figures de l'aventure) en Catalogne traîne une dette de près de 5 millions d'euros. La cause du mal a été identifiée : à l'origine, les promoteurs ont vu trop grand, persuadés que cette nouvelle offre touristique allait être prise d'assaut par une clientèle massive, lassée du modèle «sol y playa» («soleil et plage»).

La trajectoire de Terra Mitica illustre ce mauvais calcul. En 1998, s'ouvre au public ce parc à thématique méditerranéenne (L'Egypte ancienne, la Rome antique, Carthage) sur 750 000 m2. Aux yeux du président de la région, Eduardo Zaplana, il s'agissait de bâtir le «meilleur parc d'Europe» et de rivaliser avec Eurodisney. Pour faire face à ce projet pharaonique, la région valencianne, ainsi que des entreprises de la construction et du textile ont déboursé 420 millions d'euros. Chaque année, le