Une activité Internet purement commerciale a-t-elle indûment profité depuis deux ans de la notoriété du plus performant des services publics en ligne ? Voilà le gros caillou que Pierre Paperon, le directeur général de Lastminute en France, s'apprête à lancer dans le jardin plein de lauriers numériques de la SNCF, championne du commerce électronique français. Selon le responsable de la branche française de ce voyagiste 100 % en ligne, la filiale commune de la SNCF et d'Expedia, leader mondial de la vente de voyages sur Internet, fausserait la concurrence dans ce secteur du voyage en ligne en pleine expansion «en mêlant service public et pratiques capitalistes» sur son site Voyages-sncf.com.
Rentable. L'action à laquelle Paperon aimerait joindre d'autres voyagistes en ligne prendra la forme d'une saisine du Conseil de la concurrence dans les prochains jours. Lancé en septembre 2002, le partenariat inédit du service public du rail et d'une ancienne start-up américaine créée avec le soutien de Microsoft et rachetée depuis par le tycoon Barry Diller a porté tous ses fruits en dépit des grincements de dents. Baptisé «GL (pour grandes lignes) -Expedia», le bébé, franco-américain à 50-50, a grandi très vite et réalisé près de 90 millions d'euros de volume d'affaires en 2003, hors vente de billets de train. Une activité déjà rentable, qui représente environ 20 % des 470 millions d'euros de chiffre d'affaires générés par la SNCF sur le Web. Pour Pierre Paperon, cette performanc