(à Guadalajara)
Deux ans après le sommet de Madrid, les chefs d'Etat de l'Union européenne, d'Amérique latine et des Caraïbes se réunissent aujourd'hui et demain à Guadalajara (Mexique). Pas moins de 58 pays vont parler «gouvernabilité démocratique», réforme des Nations unies et intégration régionale en Amérique latine. Mais, derrière cette vitrine diplomatique, il est aussi question de vulgaires négociations de marchands de tapis.
L'Union européenne a débarqué au Mexique avec l'ambition de dessiner une grande zone commerciale avec le Mercosur, sorte de pendant au projet de zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) cher aux Etats-Unis, mais pour l'instant dans l'ornière en raison des tirs de barrage de l'Argentine et du Brésil. En attendant, Washington devrait signer un mini-accord aujourd'hui avec les pays d'Amérique centrale (Guatemala, Honduras, Costa Rica, Salvador et Nicaragua).
L'Europe, elle, a opté pour une autre stratégie des mégamarchés. Elle a retardé l'ouverture de négociations en vue d'un accord de libre-échange entre l'UE, l'Amérique centrale et la Communauté andine des nations (Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou et Venezuela). Motif: l'UE préfère se concentrer à sa grande oeuvre avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay). Les Européens y voient à juste titre le coeur économique de la région. L'accord final devrait être signé en octobre et donner naissance à la plus grande zone de libre-échange de la planète. Une rencontre avait lieu hier pour déci