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Libération

EDF-GDF au bord de la coupure

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Après la manif réussie d'hier, les agents s'interrogent sur la suite.
publié le 28 mai 2004 à 0h49

Un air de flottement. La marée bleue de 80 000 électriciens et gaziers qui a envahi le pavé parisien hier pour s'opposer au changement de statut d'EDF et GDF (40 000 selon la police) semblait hésiter entre la joie de se retrouver «tous ensemble» dans ce vaste cortège festif pour la défense du service public de l'énergie, et la colère contre un gouvernement toujours décidé à ouvrir le capital des deux entreprises au secteur privé. A la question «Et après?», les manifestants ne savaient toujours pas bien quoi répondre, partagés entre ceux qui voyaient dans ce défilé sous un soleil de plomb un des derniers barouds d'honneur et ceux pour lesquels il s'agit là du dernier avertissement avec sommation, avant un réel durcissement du mouvement.

Dispatcheur à Lyon et militant CFDT, Eric est de ceux qui veulent encore y croire. «On peut toujours marquer un but , même à la 94e minute. Tant que le match n'est pas fini, les choses peuvent encore évoluer, explique-t-il. L'important est de montrer un front syndical uni sur notre revendication principale, à savoir pas d'ouverture du capital au privé.» Pour lui, le pourcentage des grévistes, évalué à 75% selon la CGT et à 45% par la direction, sera déterminant pour la suite du mouvement. «Tout va dépendre de la mobilisation de la base CGT, explique un de ses collègues, est-elle décidée à aller jusqu'au clash?» Cheveux teints en bleu, l'Auvergnat Serge est un des rares à annoncer très clairement la couleur. «S'ils persistent, on coupe, lâche-t-