Rome, de notre correspondant.
Après «Giovannino, l'Avvocato», la dynastie Agnelli a perdu son «Dottore». Considéré comme le dernier véritable héritier de la famille de Turin, Umberto Agnelli, président de Fiat depuis seulement quinze mois, est décédé, jeudi soir, d'un cancer au poumon, à l'âge de 69 ans, laissant la firme automobile orpheline après la disparition de Gianni Agnelli, son frère aîné, en janvier 2003, et celle de son fils, Giovanni Alberto, à 33 ans, en 1997. «C'est la fin d'une époque», a commenté le leader du syndicat UIL, Luigi Angeletti, résumant le sentiment de l'ensemble de la péninsule. «La fin d'une dynastie industrielle», lui a fait écho le secrétaire de Refondation communiste, Fausto Bertinotti, tandis que le président du Conseil, Silvio Berlusconi, s'est déclaré «profondément triste». «C'est une grave perte pour sa famille, son entreprise, Turin et le pays.»
Sacrifié. Discret, vivant dans l'ombre de son flamboyant aîné, Umberto Agnelli avait dû patienter plusieurs décennies avant de prendre les rênes du groupe. Nommé dès 1971 administrateur délégué de Fiat, il apparaît alors comme le dauphin naturel de l'empire, derrière l'indiscuté Gianni. Mais devant les difficultés économiques de la firme, «l'Avvocato» doit sacrifier son cadet. La puissante banque d'affaires Mediobanca, dont le soutien financier est devenu indispensable, lui barre en effet la route, imposant son homme, Cesare Romiti. Au début des années 90, Umberto Agnelli croit de nouveau en sa chan