Pour trouver plus riche, plus influent et plus médiatique que Luca Cordero di Montezemolo, la famille Agnelli aurait sans doute dû recruter Silvio Berlusconi. Nommé dimanche président de Fiat, au lendemain des funérailles d'Umberto Agnelli, le nouveau patron du groupe automobile n'est pas seulement le flamboyant capitaine de la Scuderia Ferrari (qui fait partie du groupe Fiat). Redoutable homme d'affaires, présent dans d'innombrables conseils d'administration, il est en effet depuis la semaine dernière le «patron des patrons» italien (Libération d'hier). «Je verrais très bien Montezemolo en président de Fiat», avait avancé Berlusconi dès décembre 2002.
Dynastie. Profondément troublé par la disparition jeudi, du «Dottore», Umberto Agnelli, moins d'un an et demi après celle de l'«Avvocato», le clan turinois a fait appel à celui qui a toujours été considéré comme un membre de la famille et sera adoubé aujourd'hui en conseil d'administration. «Je connais Luca depuis qu'il est enfant», a rappelé hier Maria Sole Agnelli, l'une des quatre soeurs de Gianni et Umberto. Alors que l'administrateur délégué et artisan de la réanimation industrielle du groupe Giuseppe Morchio se déclarait disponible pour le rôle de président, les héritiers Agnelli ont préféré une solution qui sauvegarde en apparence la dynastie. Morchio a quitté le groupe, face à la «famille» qui craignait de perdre le contrôle de l'empire et surtout de ne plus avoir à la tête de Fiat un patron en mesure de dialoguer avec