Ils placent les plus belles clientes près de la vitrine (et les touristes provinciaux tout au fond du resto). Ils en appellent à Starck pour dessiner de remarquables courbes à leurs fauteuils. Dans la mise en scène léchée de la famille Costes, propriétaire d'une quarantaine d'établissements, dont de beaux noms du luxe branché (le café Marly du Louvre, le café et l'hôtel Costes...), un syndicaliste, même planqué dans les cuisines, rendrait la fête moins belle.
Le groupe a plusieurs casseroles au feu. Lundi dernier, deux salariés du café Ruc, luxueuse brasserie place de la Comédie-Française dans le Ier arrondissement à Paris, portaient plainte aux prud'hommes : ils ont été mis à pied et licenciés quelques jours seulement après s'être mis en grève pour demander la tenue d'élections du personnel. Le lendemain, rebelote au tribunal de Paris, cette fois pour juger en appel l'affaire du Georges, le restaurant design et perché sur le toit du Centre Georges-Pompidou. Même groupe, même gérant : Thierry Costes, fils et neveu des frères fondateurs, Gilbert et Jean-Louis.
Barman depuis plus de trois ans au Georges, Soma accuse la direction du restaurant de l'avoir «démissionné» après avoir appris sa désignation comme délégué syndical (Libération du 8 septembre 2003). Onze jours après sa nomination, en juillet, on lui aurait fait parapher des papiers que Soma, d'origine sri-lankaise, dit n'avoir pas compris, ne sachant ni lire ni écrire le français. Quand Soma revient prendre son poste, deu