Nicolas Sarkozy ne fera qu'un aller-retour ce soir à Luxembourg. Le conseil Ecofin a beau se dérouler jusqu'à mercredi, il n'honorera de sa présence que le dîner de l'Eurogroupe (les douze pays membres de l'Euroland). S'il zappe les discussions sur les services financiers, la TVA et autres sujets techniques, prévues mardi, le ministre des Finances a l'intention d'engager le débat, proprement politique, sur le «gouvernement économique de l'Europe».
Depuis son arrivée à Bercy, Sarkozy a compris que son discours sur le «volontarisme économique» s'épuiserait très vite sans relais européen. Déjà la vingtaine de mesures de relance annoncée le 4 mai à Bercy en grande pompe a tendance à tomber dans l'oubli. Le ministre est de plus angoissé par le niveau de la croissance. Il la trouve toujours fragile et pauvre en emplois, son véritable indicateur «politique». Il cherche donc à convaincre ses collègues de mettre sur pied des actions concertées de relance au niveau européen. Foin de la Commission européenne : à quelques mois de la fin de son mandat et de celui de Romano Prodi , Sarkozy estime qu'elle ne pèsera plus avant le premier semestre 2005. Et puis, analyse un haut fonctionnaire, «la culture naturelle du ministre, issue de son passage à l'Intérieur, ce sont les relations de ministre à ministre, pas avec Bruxelles». Le dossier Alstom a renforcé la religion du ministre de l'Economie en la matière. Il a notamment trouvé l'appui de Gordon Brown, le chancelier de l'Echiquier britan