Londres, de notre correspondant.
Il est préférable de changer ses généraux à la veille d'une bataille plutôt que pendant. Fort de cet axiome, Marks & Spencer a renouvelé lundi l'ensemble de ses dirigeants. Les grands magasins, qui doivent faire l'objet dans les prochains jours d'une tentative de rachat par le milliardaire Philip Green, ne se rendront pas sans combattre. Leur directeur général, Roger Holmes, qui était depuis longtemps contesté, a été limogé. Son remplaçant, Stuart Rose, a été jugé plus apte à défendre l'une des enseignes les plus prestigieuses du royaume. Le départ de son président, le Belge Luc Vandevelde, qui devait intervenir dans quelques mois, a pris effet immédiatement. Jusqu'à la nomination de son successeur, son intérim sera assuré par Paul Myners.
Philip Green a créé un vent de panique, jeudi dernier, en annonçant qu'il envisageait de lancer un raid sur M & S pour la seconde fois en cinq ans. Depuis cet essai manqué, il est devenu l'un des hommes les plus puissants de la distribution outre-Manche. Il a acquis et fait fructifier les magasins BHS et Arcadia, possède une fortune estimée à 3,6 milliards de livres (5 milliards d'euros), soit la quatrième du pays.
Son offensive intervient au moment où Marks & Spencer traverse de grosses difficultés, à l'instar d'autres enseignes traditionnelles britanniques comme Boots ou WH Smith. Le groupe, qui s'était recentré en 2002 sur le Royaume-Uni et avait fermé très brutalement ses succursales sur le continent, voit