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Libération

Renault vise haut avec du bas

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La X90, modèle produit à l'économie, sera vendue à partir de 5000 euros dans les pays émergents.
publié le 2 juin 2004 à 0h53

Son nom de code ­ X90 ­ sonne comme un mauvais roman d'espionnage, mais son existence ne relève plus du scénario. Serpent de mer de l'industrie automobile, le véhicule à 5 000 euros sera présenté en grande pompe, aujourd'hui, au technocentre de Guyancourt (Yvelines) par Louis Schweitzer. Le PDG de Renault, qui a, en personne, porté le dossier depuis 1998, dévoilera les formes du véhicule appelé à séduire les marchés des pays en développement. Entre autres, une silhouette pas franchement glamour, plus longue toutefois que la Clio (qui partage pourtant la même plate-forme), un gros coffre ou encore une garde au sol destinée à résister à des routes défoncées. Le patron de Renault y voit déjà le pendant pauvre de la famille Megane-Scenic, best-seller en Europe occidentale en 2003. «A l'horizon 2010, nous comptons vendre autant de X90 que de Megane l'an dernier», a-t-il d'ores et déjà promis. A savoir, pas moins de 700 000 par an.

Dernier cri. Les concurrents assurent ne pas y croire, faisant valoir que même les pays en développement exigent le dernier cri technologique. Le cadre d'un gros équipementier n'est pas de cet avis : «Les marchés turc, russe, moyen-orientaux ont besoin de véhicules simples techniquement, mais qui ressemblent à de vraies et à de grosses voitures. Et les voitures qui marchent aujourd'hui dans ces pays sont des voitures très simples.» C'est pourquoi Renault a voulu faire de la X 90 «une voiture comme on ne sait plus trop en vendre en Europe occidentale», ré