Deux heures ont suffi, hier, à Nicolas Sarkozy, pour arracher un début d'accord général de baisse des prix aux industriels et aux grandes surfaces, soupçonnées d'alimenter l'inflation (Libération d'hier). Réuni à huis clos à Bercy, le gratin de l'industrie agroalimentaire et des hypers, les représentants des agriculteurs et des consommateurs sont tombés tout sourire dans les filets du ministre des Finances, ne tarissant pas d'éloges sur l'«efficacité» de sa méthode. Lui qui veut «redonner du pouvoir d'achat aux consommateurs» a présenté aux acteurs du grand commerce une martingale qui devrait faire baisser le prix des produits de grandes marques : 3 % de moins dès septembre et 2 % de moins l'année prochaine pour atteindre les moins 5 % fixés par le ministre.

«Respiration». Cet effort de baisse des prix devrait être réparti «équitablement» entre industriels-fournisseurs et grandes surfaces. Ce qui n'a pas l'air d'inquiéter outre mesure les grosses pointures de l'hypermarché, pourtant réputées très près de leurs sous : «Du moment que nos partenaires industriels font le même effort de baisse que nous, cet accord ne nous pose aucun problème. Au contraire, il va redonner de la respiration au commerce», se félicite Daniel Bernard, le patron de Carrefour, numéro deux mondial de la profession. De son côté, l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), qui représente les grandes marques, souvent accusées d'augmenter leurs tarifs, se déclare «satisfaite» de la méthode Sar