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Libération

Des études cliniques pour initiés

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Les industriels ne diffusent que des résultats favorables à leurs molécules.
publié le 5 juin 2004 à 0h56

Un grand laboratoire pharmaceutique accusé d'avoir planqué des études cliniques peu reluisantes pour doper ses ventes : la procédure lancée aux Etats-Unis contre GlaxoSmithKline (GSK) à propos de son antidépresseur Paxil met en lumière un des trous noirs de la régulation de l'industrie dans le monde. Aux Etats-Unis, tout comme en Europe, les laboratoires sont obligés de soumettre aux autorités de contrôle les études cliniques concernant leurs molécules, mais «rien n'oblige un industriel à publier ce qu'il n'a pas envie de publier», confirme Catherine Lassale, la directrice scientifique du Leem, le lobby français des labos.

Manipulations. Autrement dit : au nom du secret industriel, la plupart des études ne sont accessibles qu'aux seuls experts des agences du médicament, limitant l'information à laquelle ont accès médecins et patients et ouvrant la voie à certaines manipulations. C'est bien ce que le procureur de l'Etat de New York reproche à GSK. Les études cliniques montrant l'inefficacité voire la dangerosité sur les jeunes du Paxil ­ vendu sous le nom Deroxat en France ­ ont été soumises à la FDA américaine et aux autorités européennes. Résultat ? «Il n'était pas question de délivrer une autorisation de mise sur le marché en pédiatrie», indique Anne Castot, de l'Afssaps, l'agence française du médicament.

Mais les médecins demeurent libres de leurs prescriptions. D'où l'intérêt pour les labos de rendre publiques ­ lors de congrès ou dans des revues médicales ­ des études cli