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Libération

Bureau voyageur

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Travailler dans les cafés, les aéroports ou les gares... Les espaces de travail se démultiplient dans la ville. Un mouvement renforcé par l'arrivée du wi-fi, l'Internet sans fil.
publié le 7 juin 2004 à 0h57

Sur une petite table ronde de café, pliés en deux sur leur e-book blanc, ils écrivent de concert un article. Autour d'eux, des touristes américaines claironnent tout en glougloutant un latte, des consommateurs passent et repassent, mais eux ne semblent rien entendre. Voilà deux heures que Marie, 23 ans, et Benoît, 27 ans, sont installés, comme dans un bureau, au Starbucks d'Opéra à Paris, café de la chaîne américaine qui s'est implantée en France en janvier. «Nous écrivons un reportage pour notre site Internet (1), explique Marie. Quand nous devons faire un papier ensemble, nous allons toujours dans un café.» Ils viennent au Starbucks Opéra deux fois par mois environ et y restent deux à trois heures. «Il y a beaucoup de bruit, mais nous sommes plus concentrés qu'à la maison. Ici, pas de téléphone, pas de distraction.» Ils travaillent également chez eux, mais ont pris l'habitude d'avoir un petit bureau temporaire dans un lieu public. Lui est consultant, elle est journaliste. «Je vais régulièrement dans le café en bas de chez moi, dit Marie. Ça me permet de voir du monde.» Rompre la solitude du travailleur indépendant consigné à la maison.

Consultant, mais catégorie senior, Norbert Paquel est lui aussi un grand adepte du café-bureau. Entre deux rendez-vous, il s'installe là où il y a de la place. «J'ai un bureau fixe, explique-t-il, mais j'y passe rarement. Il est toujours recouvert de papiers, je ne peux pas y travailler. Et comme je suis très bavard, je passe mon temps à parl