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Libération

La CGT d'EDF règle ses comptes en grosses coupures

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La perturbation du trafic parisien a marqué un durcissement du conflit.
publié le 8 juin 2004 à 0h57

C'est le signe d'une exaspération grandissante. Hier, des coupures de courant ont bloqué plus de 250 trains et affecté plus de 500 000 voyageurs parisiens, notamment à la gare Saint-Lazare. Un «véritable acte de malveillance particulièrement choquant», selon le ministre des transports, Gilles de Robien. La direction d'EDF a jugé que cette action «porte une atteinte grave à la crédibilité des agents et un lourd préjudice à l'entreprise». La SNCF, elle, a demandé une indemnisation pour l'incident.

La fédération CGT des mines et de l'énergie a revendiqué avec force ces opérations commandos. Son secrétaire général, Frédéric Imbrecht, a même annoncé au sortir d'une réunion avec Nicolas Sarkozy qu'il devrait «y avoir de plus en plus de coupures» cette semaine. L'ultime moyen pour le syndicat de protester contre le changement de statut d'EDF et GDF, qui sera débattu à partir du 15 juin à l'Assemblée. D'un côté, le syndicat majoritaire à EDF-GDF montre sa détermination à ne pas laisser passer sans rien dire le changement de statut des entreprises. De l'autre, si la situation dégénère en coupures sauvages, le syndicat se dégage de toute responsabilité... puisqu'il a prévenu le gouvernement et les directions que la situation était vraiment tendue.

«Depuis 1987, on n'avait pas touché aux manettes», raconte Florian Alma, secrétaire général adjoint de la CGT mines-énergie Paris. En 1995, quelques coupures s'étaient aussi produites. Mais depuis l'arme avait été abandonnée, les syndicats lui