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Libération

EDF : une coupure boomerang pour la CGT?

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publié le 9 juin 2004 à 0h58

La coupure de trop ? La panne de courant organisée par la CGT lundi à la gare Saint-Lazare, et qui a touché près de 500 000 voyageurs, a fait rebondir le débat sur le statut d'EDF. Et pas forcément dans le sens espéré par le syndicat. La direction d'EDF a décidé de déposer une plainte, soutenue par le ministre de l'Economie, Nicolas Sarkozy, en visite de promotion pour son projet de loi (lire ci-dessous). Le ministre s'est pourtant gardé de trop accabler la CGT, principal partenaire de négociation. «Ne vous coupez pas de l'opinion publique qui sait que vous êtes des professionnels très attachés à votre outil de travail, a-t-il déclaré pour amadouer les agents. Prendre en otages des gens qui prennent un train de banlieue pour aller travailler, c'est tout le contraire de l'état d'esprit d'EDF.»

«Obstinations». C'est que ni le ministre ni la direction d'EDF n'ont intérêt à une radicalisation des agents. Pas même la CGT. Le syndicat majoritaire dans l'entreprise a gentiment redressé la barre, hier, devant le tollé qui a suivi la coupure géante. «Cette forme d'action n'a pas vocation à être généralisée, explique-t-on à la Fédération des mines et de l'énergie. C'est l'obstination du gouvernement et des directions à taire l'essentiel aux usagers et salariés qui appelle des réactions aussi fermes.» Depuis septembre, le syndicat fait campagne contre le changement de statut d'EDF et GDF, ni plus ni moins. Et à mesure que l'échéance inéluctable approche, la CGT donne l'impression d'un f