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Libération

ST Micro, un déménagement express avec l'aide des CRS

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La direction de l'usine rennaise fait le vide alors que le plan social est en cours.
publié le 11 juin 2004 à 1h01

Au fronton de l'usine ST Micro de Rennes, les salariés ont inscrit un peu ironiquement une phrase qui devrait leur mettre du baume au coeur : «Pour lutter contre les délocalisations, les aides aux entreprises doivent perdre leur caractère automatique. Et celles qui délocalisent malgré tout devront rembourser.» L'auteur n'est autre que Nicolas Sarkozy, le ministre des Finances. Le ministre qui a assuré par courrier les syndicats de sa détermination à «suivre personnellement l'application du plan social de Rennes». Il n'a en revanche rien fait pour empêcher le déménagement brutal de trois machines, hier matin de l'usine de Rennes, début de sa délocalisation à Singapour, décidée en septembre. «Cette fois, il a montré son vrai visage», dit Jean-Marie Michel, de la CFDT de ST Micro.

Piquets. Hier à 5 h 45, des CRS ont pris position devant l'entrée de l'usine. En «application d'une décision de justice» du 21 mai, ordonnant aux grévistes qui campent devant les grilles de «supprimer ou de faire cesser tout obstacle qui entrave la liberté de circulation» sur le site. Les forces de l'ordre sont venues lever les piquets qui empêchaient le départ des machines. L'intervention a dégénéré. Les salariés ont d'abord jeté des bouteilles, des pierres, des pneus. Avant d'allumer un feu de palettes devant une entrée de l'usine pour bloquer la sortie des camions. Certains se sont couchés en travers de la chaussée, d'autres se sont accrochés aux véhicules. Des coups de matraque ont plu pour leur fa