Menu
Libération

Au G8, l'Irak a pesé plus que l'Afrique

Article réservé aux abonnés
Les Etats-Unis ont cherché avant tout à imposer leurs objectifs diplomatiques.
publié le 12 juin 2004 à 1h02

Des promesses floues, des voeux pieux et des bons sentiments sur fond de belles images de soleil couchant. Tel est le maigrissime bilan du G8 de Sea Island en matière de solidarité internationale, «petit cru» selon un diplomate, «mauvaise piquette» pour un expert d'une ONG anglaise. Pour des raisons et des nuances souvent différentes, la France, les pays en développement et les ONG n'attendaient pas grand-chose du voyage en Géorgie (Etats-Unis). Effectivement, le sommet a été avant tout à usage interne pour l'administration Bush : afficher une réconciliation sur l'Irak à la veille de la présidentielle.

Fidèle à son rôle d'avocat du Sud qu'il endosse lors des sommets, Jacques Chirac a donc tenté de faire rentrer «par effraction dans l'agenda, résume-t-on à l'Elysée, un peu d'Afrique, un peu de développement et un peu de financement du développement». A l'arrivée : la décision de prolonger de deux ans «l'initiative PTTE», le programme d'allégement de la dette des pays les plus pauvres. Lancé il y a cinq ans, ce plan promettait de réduire de 100 milliards de dollars le fardeau. Mais seuls 31 milliards de dollars de dettes ont été rayés des ardoises de deux tiers des 37 pays. On est loin des 100 % d'annulation des 2 500 milliards réclamés par des ONG. Résultat, «le Sénégal devra consacrer cette année 15 % de son revenu au service de la dette, soit plus du double de ses dépenses annuelles en santé», rappelait hier le réseau antidette Jubilee USA.

Les Etats-Unis ont en revanche fait