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Kyoto, le protocole prétexte

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Des sociétés pourraient justifier leur départ par le coût des règles écologiques.
publié le 14 juin 2004 à 1h03

On connaissait la rhétorique économique : pourquoi garder ici, dans nos pays industrialisés, des services ou des productions que l'on peut facilement transférer en Inde, en Chine, à l'île Maurice, là où le coût de la main-d'oeuvre est dix fois moins élevé, là où les contraintes sociales dépassent rarement le degré zéro des réglementations ? Voici maintenant le prétexte écologique. La montée en puissance des nouvelles règles environnementales que l'Europe a décidé de s'imposer va-t-elle encourager les délocalisations ? Pour le très influent dirigeant de Volkswagen, poids lourd du patronat allemand, Bernd Pischetsrieder, il n'y a pas de doute, la réponse est affirmative. Et d'assurer qu'un pays comme Abou Dhabi, tenu à l'écart des accords de Kyoto, «a déjà un important programme pour développer des zones industrielles pour ce type d'industrie», fortement consommatrice d'électricité.

Afin de justifier leur intention de délocaliser une partie de leurs activités ou de celles de leurs sous-traitants, les multinationales risquent demain d'user (et d'abuser) de ce genre d'arguments. Simple coup de bluff ? «Non, le risque existe de voir se multiplier prochainement ce genre de menaces», estime le député vert Yves Cochet.

La déclaration du patron de VW intervient au moment où l'Allemagne, à l'instar des vingt-quatre autres pays de l'Union européenne, vient de remettre son plan national d'allocation des quotas (PNAQ) pour la période 2005-2008 à la Commission européenne (Libération du 7 ju