Partage plus équitable des fruits de la croissance, fin du protectionnisme agricole dans les pays riches, consolidation des liens commerciaux entre pays du Sud... Voilà les principaux axes de la onzième édition de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) qui se tient tous les quatre ans. Plus de 3 000 participants venus de quelque 190 pays, ministres, hauts fonctionnaires et ONG, se retrouvent à São Paulo (Brésil) à partir d'aujourd'hui. Créée en 1964, la Cnuced a pour mission d'oeuvrer à l'amélioration socio-économique des pays en développement. Entretien avec le Brésilien Rubens Ricupero, secrétaire général de la Cnuced depuis 1995, et qui fut plusieurs fois ministre dans son pays.
Quel sera le thème dominant de la conférence de São Paulo ?
Le commerce Sud-Sud, ce que le président Lula appelle «la nouvelle géographie du commerce international». C'était le rêve de Raúl Prebisch, le fondateur de la Cnuced, en 1964, lorsque les pays asiatiques et africains sortaient à peine du colonialisme. Aujourd'hui, ce commerce représente 40 % du total des échanges extérieurs des pays du Sud.
Est-ce que demain ce mouvement va se renforcer ?
Oui, car cette tendance traduit deux phénomènes. Tandis que la population des pays industrialisés va se stabiliser autour de 1,2 milliard de personnes, la population du Sud, de 5,6 milliards aujourd'hui, va atteindre 6,4 milliards dans les prochaines années. Il y a ensuite les conséquences à venir du boom de l'Asie. Les