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Libération

A Bordeaux, les 36 heures du service public

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Des agents bivouaquent au coeur de la ville et envisagent des coupures sur des cibles politiques.
publié le 15 juin 2004 à 1h03

Bordeaux, correspondance.

Il est 15 heures. Cela klaxonne à tue-tête. Le ballet des véhicules bleus envahit le parking de la place des Quinconces à Bordeaux. Les grévistes se massent, en grappes. Tous prêts à en découdre. Comme jeudi et vendredi dernier. Cinq cents agents d'EDF avaient procédé à des coupures de courant pour protester contre le projet de réforme du statut de l'entreprise publique. Cette fois, ils se préparent à vivre les «36 heures d'actions non-stop du service public», jusqu'à aujourd'hui minuit. Distribution de tracts, actions ciblées, le tout au coeur de la ville, avec installation d'un chapiteau sur la place du Grand-Théâtre. «Ce sera mon premier bivouac», lance, fébrile, Marylène, 32 ans, prête à camper sous le chapiteau toute la nuit pour faire comprendre aux Bordelais qu'avec l'ouverture du capital d'EDF les usagers seront «les vaches à lait du gouvernement».

Micro en panne, Jean-Michel Mespoulède, secrétaire de la CGT énergie 33, s'égosille. Il chauffe l'assistance avec le plan d'actions. Primo : rétablir l'électricité pour les familles pauvres qui ont été coupées pour défaut de paiement. Trois cents d'entre elles sont concernées en Gironde. Déjà quatre-vingt-quatre ont retrouvé le courant. Deuzio : les coupures de courant dans l'immeuble du Medef, les grosses agences EDF, la rocade ceinturant Bordeaux, les permanences des députés avec «un éclairage particulier» pour l'UMP. La mairie de Bordeaux est aussi dans le collimateur. Le hic, c'est que «c'est qu