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Libération

EDF-GDF : la CGT veut inverser le courant

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publié le 15 juin 2004 à 1h03

La tension est montée d'un cran hier, à la veille du débat parlementaire sur le changement de statut d'EDF et GDF. La production de la centrale nucléaire de Saint-Alban (Isère) a cessé d'être distribuée sur le réseau. Deux sorties d'alimentation de 1 300 mégawatts chacune ont été coupées, provoquant un bref arrêt du réacteur. Autre opération plus symbolique : des agents CGT ont coupé le courant dans la résidence secondaire du ministre de l'Industrie, Patrick Devedjian, dans le Gers. Des amuse-bouches en attendant la journée d'action prévue dès ce matin. La CGT espère que la mobilisation poussera le gouvernement à retirer son projet de loi. Avec la CFDT, FO et la CFTC, elle a déposé des préavis de grève. Sud appelle à la grève reconductible.

Exaspération. Mais dans certaines centrales syndicales on espère que le mouvement d'aujourd'hui ne sera pas celui «de trop» : «Les agents en ont marre de perdre du fric tout seul, alors qu'on leur explique que le combat concerne tous les Français», explique amer un syndicaliste d'EDF. L'exaspération et l'amertume montent chez les agents. Rendant la sortie de crise très compliquée. Vendredi, la CGT semblait avoir tenté une dernière ouverture en direction du ministre de l'Economie. Oui au changement de statut, à une seule condition, que l'Etat reste propriétaire à 100 % d'EDF et GDF. Le syndicat affirmait alors que les «agents n'étaient pas à acheter» à coups de concessions sociales. Presque en même temps, la CGT brandit l'option du recours