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Libération

Entente trop cordiale entre majors

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L'alignement des prix des CD est notamment dénoncé.
publié le 15 juin 2004 à 1h03

Alignement des prix de vente de leurs CD, réaction hostile face à la musique en ligne, absence de concurrence : les cinq majors du disque se comportent comme des sagouins et la fusion de deux d'entre elles rendrait la situation encore pire. Un avis préliminaire de la Commission européenne sur le mariage entre Sony et BMG, que Libération s'est procuré, ne trouve rien à sauver de l'industrie musicale et le rapprochement envisagé par les deux firmes serait «incompatible» avec les règles en vigueur dans l'Union. Cette notification de griefs, étape clé dans la procédure de fusion, ne préjuge pourtant pas de la décision finale.

Au coeur des critiques de la Commission, la «position dominante collective» détenue par Universal Music, EMI, Sony, BMG et Warner Music. A elles cinq, les majors détiennent entre 75 et 90 % de la production en Europe, laissant des miettes à une myriade d'«indépendants». Selon Bruxelles, les majors ont aligné «les prix d'une grande part de leurs produits», un «parallélisme» qui est «sûrement le résultat d'un comportement de coordination et non d'une concurrence effective». Elle s'étonne ainsi que les disques d'Eminem, Andrea Bocelli et Led Zeppelin soient «facturés de la même façon» alors qu'ils s'adressent à des «publics différents avec des revenus différents». La Commission s'interroge également sur le fait que les majors ont «laissé leurs prix quasiment inchangés face à une demande en baisse», comme c'est le cas depuis plusieurs années, tout comme elle poi