Alors que la CGT SNCF réclame depuis des mois la tenue d'un débat national sur le plan d'austérité drastique frappant le fret ferroviaire, le syndicat vient de recevoir le coup de main inattendu des professionnels du bois. Jeudi, les fédérations du secteur ont dénoncé les conséquences de la nouvelle stratégie de la branche fret SNCF, laquelle se traduirait par l'abandon du mode ferroviaire pour le transport de bois. Soit l'arrivée sur les routes de 100 000 camions supplémentaires, mais aussi, dans le cas d'une impossibilité de transfert vers la route, la fin pure et simple de certaines exploitations.
Désarroi. Les trois fédérations signataires (1) dénoncent la suppression de certaines gares acceptant les chargements de bois et demandent un moratoire sur l'augmentation des tarifs de transport (doublement des prix en trois ans). Des mesures décidées par l'entreprise ferroviaire dans le cadre de la rationalisation drastique de son activité fret. «La SNCF s'apprête à fermer plusieurs gares de transport de bois, que l'Etat avait demandé à l'entreprise ferroviaire d'ouvrir à la suite de la grande tempête de décembre 1999 (qui a abattu 140 millions de mètres cubes de bois en France, ndlr), explique Yves Costrel, délégué général de la Fédération national du bois. On comprend que certaines gares doivent aujourd'hui être fermées, mais la SNCF ne peut raisonner en regardant sa seule rentabilité et délaisser ses missions de service public.» Un désarroi que les syndicats de la SNCF compre