Menu
Libération

Après l'iTunes, l'iThunes...

Article réservé aux abonnés
D'abord enthousiaste, l'industrie du disque s'inquiète de l'hégémonie d'Apple.
publié le 16 juin 2004 à 1h05

Steve Jobs aime jouer le Messie venu sauver l'industrie du disque engluée dans une crise sans précédent. «Il a aidé à transformer les perspectives de la scène musicale aux Etats-Unis et il a le potentiel pour faire la même chose en Europe», s'est pâmé hier Jay Berman, le patron du lobby mondial de l'industrie du disque, pour saluer l'inauguration européenne de l'iTunes Music Store d'Apple. Mais, quatorze mois après le lancement du disquaire en ligne aux Etats-Unis, l'industrie musicale réalise que la firme défend surtout ses intérêts. Revue des points de friction.

Apple monnaie (cher) sa position de leader

C'est la vilaine tache du lancement du Music Store en Europe : impossible d'y trouver les rockers de Franz Ferdinand ou des White Stripes, ni les Wampas et des centaines d'autres artistes qui comptent pour 10 % à 20 % du catalogue européen. La raison ? La majorité des producteurs indépendants a refusé de signer avec Apple, jugeant la firme trop gourmande. «Apple nous a proposé des conditions discriminatoires par rapport aux majors», indique Jérôme Roger, de l'Union des producteurs français indépendants. «Apple s'est dit qu'on avait besoin d'eux, mais la réciproque est vraie», explique Laurent Rossi, le patron de Beggars Group France (Pixies), qui pense qu'«une solution sera vite trouvée».

Apple vend du matériel, pas de la musique.

Steve Jobs l'a rappelé à plusieurs reprises : si iTunes lui rapporte beaucoup d'argent, c'est surtout grâce à la vente de son baladeur numérique iPo