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Libération

Le plan social d'Altadis grillé par la justice

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Le tribunal de grande instance de Paris juge trop faibles les mesures de reclassement, sans remettre en cause la fermeture des usines.
publié le 16 juin 2004 à 1h05

Lille, de notre correspondante.

«On va pas faire péter le champagne. Tout juste du Champomy.» Philippe Hamel, délégué CGT, n'a pas besoin de forcer sur sa voix éraillée par les Gitanes pour dire sa déception. «Ce n'est pas une grosse victoire», répète-t-il aux quelque 200 ouvriers silencieux du poste de jour, dans l'usine Altadis (ex-Seita) de Lille. Hier, le tribunal de grande instance de Paris (TGI) a annulé le volet social du plan de restructuration du groupe de tabac français : un plan annoncé en juillet 2003, qui prévoit 701 suppressions de postes (sur 5 280) en France et surtout la fermeture des usines de Morlaix (Finistère), Tonneins (Lot-et-Garonne), Dijon en 2004 et Lille en 2005, avec ses 456 salariés. Mais pour Philippe Hamel, le TGI n'a pas remis en cause l'essentiel : le bien-fondé économique du plan social. Or, «si Altadis licencie, c'est pour passer de 35 % à 39 % de taux de rentabilité, pas pour sauver l'entreprise», se fâche-t-il.

Le juge a quand même épinglé le cigarettier sur la faiblesse de son plan de reclassement interne. L'entreprise propose 200 postes, à Nantes et à Riom, et des mesures d'âge pour 418 personnes. Restent 140 personnes sans solution. Pour elles, le juge parle d'«insuffisance caractérisée», eu égard «aux capacités du groupe», et conseille à l'entreprise de limiter le recours à l'intérim pour «dégager des postes».

Oui mais voilà : tout le monde n'est pas prêt à partir pour Nantes ou Riom, «des usines condamnées, qu'on va laisser mourir de vi