Cela devait être la première introduction en Bourse d'une société française de biotechnologie depuis 1999. Raté. La firme parisienne IDM (Immuno-Designed Molecules), spécialisée dans les thérapies contre le cancer, a annoncé mercredi soir le «report» de son entrée sur le Nouveau Marché, «en raison de l'évolution des conditions de marché dans le secteur». Une reculade officialisée à quelques heures de la première cotation, attendue par toute une filière désireuse d'effacer le trauma de l'explosion de la bulle, en 2000.
«On ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif», commente Hervé Duchesne de La Motte, le directeur financier d'IDM. Le décrochage, il y a une dizaine de jours, de l'indice «biotech» du Nasdaq, la Bourse américaine des nouvelles technologies, témoigne selon lui du mauvais karma de son industrie. Les investisseurs ont manifesté leur méfiance vis-à-vis d'une filière à haut risque.
Ce report est un mauvais signe pour un secteur où de longues années peuvent s'écouler avant la première rentrée financière. Depuis sa création, en 1993, IDM a dépensé plus de 50 millions d'euros grâce à différents investisseurs, dont Sanofi-Synthélabo, mais ne dispose encore d'aucun médicament commercialisé le premier est attendu, au mieux, pour 2006. «Cela n'a rien d'extraordinaire», plaide Jean-Loup Remet-Lemonne, PDG de la firme, qui rappelle qu'aux Etats-Unis les biotechs à succès ont dépensé en moyenne «400 à 600 millions de dollars avant d'être profitables». Pour celles qui atteigne