Et voici le chantage à la délocalisation, à base de 35 heures. La consultation organisée à l'usine Bosch de Vénissieux (lire ci-contre) sur l'allongement de la durée du travail n'est pas la première du genre en France. En mai, le groupe volailler Doux, en Bretagne, demandait à 535 employés d'un de ses abattoirs de revenir sur l'accord de réduction du temps de travail (RTT) qui avait été signé fin 1999. L'entreprise avait conservé une moyenne hebdomadaire de travail de 39 heures, mais accordait en compensation 23 jours de repos supplémentaires à ses salariés. Ces derniers devaient être supprimés pour revenir à un temps de travail modulable de 31 à 39 heures par semaine en fonction des commandes. Les temps de pause devaient aussi être sévèrement rognés. Mais la mobilisation des salariés et des syndicats a permis d'amender le projet. Permettant notamment au personnel de conserver des jours de RTT. En avril, Carrefour avait ouvert le bal en signant un accord permettant à ses employés de travailler une semaine supplémentaire par an.
Les deux groupes ont profité de la première louche d'assouplissement des 35 heures qui avait été consentie par François Fillon, alors ministre du Travail, aux entreprises. Deux mesures permettent depuis novembre 2002 de revenir sur la RTT, en jouant sur les heures supplémentaires qui sont passées de 130 à 180 heures. Et surtout en permettant de revenir sur un accord d'entreprise de réduction du temps de travail, grâce à la signature de la direction et