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Libération

Le travail forcé de Bosch

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publié le 19 juin 2004 à 1h08

Lyon, de notre correspondant.

Le plan s'appelle «Vénissieux Avenir». Signé entre la direction du groupe Bosch et deux syndicats (CFDT et CGC), il prévoit que les Allemands investissent sur leur site de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise, uniquement si les salariés acceptent de passer de 35 à 36 heures hebdomadaires... sans augmentation de salaire.

Concurrence. L'entreprise s'est spécialisée dans les composants d'injection diesel après avoir construit des moteurs d'avions. Rachetée en 1973 par Bosch, elle compte 820 salariés (sur 10 800 pour le groupe en France). Mais un tournant délicat s'annonce. Les normes environnementales vont très vite rendre obsolètes les composant fabriqués à Vénissieux. Pour continuer à exister, l'usine doit donc se tourner vers les pompes haute pression de la dernière génération. Direction et syndicats sont d'accord sur ce point. «Si nous n'obtenons pas une nouvelle ligne de fabrication d'ici 2007, nous perdons plus de 300 salariés», résume Marc Soubitez, secrétaire CFDT du comité d'entreprise (CE) et membre du comité central européen de Bosch. Une première ligne de fabrication des nouveaux composants a été installée à Bari (Italie) en octobre 2003. Une deuxième doit suivre. Mais cette fois, Bosch a décidé de faire jouer la concurrence entre ses sites européens. La construction est ainsi prévue en République tchèque, où les coûts de production «sont 40 % moins élevés qu'en France», selon le secrétaire du CE. Sollicitée, la direction française de B