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Messier, seul maître des opérations

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Lors de leurs auditions, des cadres de VU ont détaillé les manipulations de cours.
publié le 22 juin 2004 à 1h09

Septembre 2001, Messier est au faîte de sa puissance. Il vient de s'installer à New York, se rêve «le plus américain des Français», montre sa solidarité avec les Américains touchés par les attentats du World Trade Center. Mais dans la coulisse, le «maître du monde» est inquiet de la dégringolade des marchés financiers qui suit le 11 septembre. Vivendi Universal (VU) a passé des accords avec des créanciers et d'autres entreprises, qui prévoient de verser des centaines de millions d'euros en cas de trop forte chute de l'action. Et Messier s'est lui-même endetté de 5 millions d'euros pour acheter des actions VU.

Trois règles. Le PDG de Vivendi Universal (VU) décide alors de racheter massivement des actions, pour soutenir leur cours. Il confie à la Deutsche Bank ­ dont il a connu le président français, Jacques-Henri David, quand ce dernier était à la Générale des eaux (ancien nom de Vivendi) ­ un mandat pour acquérir sur le marché 40 millions de titres. Un établissement prêt à se mettre en quatre pour satisfaire son client, puisqu'il avance le milliard d'euros que doit coûter ce rachat. Messier va s'occuper personnellement de l'opération. Il transmet ses ordres à deux cadres de la direction financière de VU à Paris, Hubert Dupont-Lhotelain et François Blondet qui les répercutent ensuite à la Deutsche Bank. Guillaume Hannezo, directeur financier de Vivendi et numéro deux du groupe, n'est informé qu'après coup des opérations. «Quand il était à New York, Jean-Marie Messier avait un