Entre Woippy (Moselle) et Mannheim (Allemagne) envoyé spécial
«Et ce bouton, il sert à quoi ?» Dans la cabine du train, Gilles de Robien fait l'intéressé. A son côté, Louis Gallois, président de la SNCF, se charge des explications. Le ministre des Transports lance au conducteur : «Vous savez, moi, j'ai déjà conduit un TGV...» Les sourcils marquent l'étonnement : l'agent SNCF avait préparé des sujets de conversation, mais celle-là, il ne l'avait pas prévue. D'un sourire, Gilles de Robien le rassure : «C'était sur un simulateur, jeudi dernier au Salon de la mobilité. J'avais envie de faire joujou.» Mais là, fini de jouer.
En bon VRP de la Semaine du développement durable (jusqu'au 27 juin), après avoir paradé en véhicule hybride et vanté les mérites d'une «conduite apaisée», Gilles de Robien a décidé lundi de tresser des couronnes au fret ferroviaire. Il l'assure : ce système représente «le meilleur moyen d'enlever les camions des routes». En bon ministre des Transports, il promet de tout faire pour que le fret, mal-aimé du ferroviaire pendant quarante ans, soit redressé «au plus tard en 2007». Louis Gallois, qui a déjà reçu 800 millions d'euros à cette fin, est aux anges.
En bon UDF europhile, Gilles de Robien avait choisi d'emprunter une ligne symbolique : le train assure la liaison entre Woippy, première gare de triage de France, et Mannheim, une des plus importantes d'Europe. Une ligne pionnière dans le fret transfrontalier. Avant, on ne s'aventurait pas de l'autre côté du Rh