C'est fait. Officiel. A 79 ans, l'avionneur Serge Dassault est devenu hier un patron de presse avec qui il faudra compter, propriétaire de 82 % de la Socpresse, maison mère du Figaro, de l'Express et de plus de 70 journaux. Un morceau de choix de l'empire bâti autrefois par Robert Hersant. Et un rival du très puissant Hachette Filipacchi Médias (HFM). Comme prévu, lors d'une assemblée générale, hier, douze des héritiers de feu le papivore lui ont cédé leurs parts pour environ 1 milliard d'euros. Comme prévu aussi, Serge Dassault a ensuite été élu président du conseil de surveillance du groupe de presse, où il est entouré de sa garde rapprochée , notamment de son fils Olivier, député UMP de l'Oise. Seule inconnue : le sort qui sera réservé au PDG du groupe, Yves de Chaisemartin, également directeur politique du Figaro.
Après des années d'intense convoitise, voilà donc le fils de Marcel aux commandes d'une grosse machine qui pourrait potentiellement servir à «diffuser des idées saines», selon ses propres termes. Et cela à trois ans de la présidentielle.
«"Pravda" de l'Essonne». Faut-il avoir peur du Citizen Dassault ? Les déclarations fracassantes dont il s'est fait un style, et quelques dérapages interventionnistes, ont de quoi inquiéter. Comme la façon dont il tient d'une main de fer la presse locale dans son fief électoral. Maire UMP de Corbeil, dans l'Essonne, il a mis le journal local, le Républicain, racheté en 2001, au service de ses intérêts électoraux (Libération du 18