Une crise, quelle crise ? Alors que les maisons de disque pleurent leurs 15 % de baisse en valeur des ventes de CD en 2003, les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique ont vu la collecte des droits qui leur sont destinés grimper de 5,4 % sur la même année, selon le rapport annuel de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) rendu public hier. «Nous avons eu une bonne année», a confirmé hier le président du directoire Bernard Myet, expliquant le peu d'incidence de la crise du disque sur les recettes par la plus grande diversité des sources de revenus des artistes, du spectacle vivant à la radio. «L'impact est forcément plus limité que pour une maison de disques qui n'a pour revenus que les ventes des CD», a-t-il précisé.
Ainsi, si les perceptions liées aux disques ont chuté de 2,8 %, l'immense majorité des autres sources de collecte ont augmenté, témoignant de la «vitalité» de la musique malgré les déboires du CD, selon Bernard Myet. Les grandes tournées de variétés (Johnny Hallyday, Rolling Stones...) ont rapporté 41 % de plus à la Sacem en 2003 qu'en 2002, la sonorisation des lieux publics (cafés, magasins, kermesses...) 5,8% de plus et les perceptions en provenance des radios ont grimpé de 4,7 %. Autre martingale : l'envolée de la rémunération pour copie privée, cette taxe prélevée sur chaque support vierge (cassettes, CD...) capable de recevoir des copies d'oeuvres protégées par le droit d'auteur. Avec +24,1 %, la somme collectée atteint déso