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Russie : le Kremlin s'invite chez Ioukos

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Un vétéran de la finance prend la tête du groupe pétrolier à la place de Khodorkovski, emprisonné depuis octobre.
publié le 25 juin 2004 à 1h12

Moscou de notre correspondante

Soixante-six ans, une longue carrière de banquier et un titre de «pire banquier central de l'Histoire mondiale» : le nouveau héros que s'est désigné, hier, Ioukos en dit long sur la déchéance qui menace le pétrolier russe. Viktor Guerachtchenko, vétéran des finances publiques russes ­ considéré comme le mieux à même de négocier avec le Kremlin la cession des actifs de Ioukos ­, a été élu, hier, au conseil d'administration du groupe.

Il pourrait bientôt remplacer le Russo-Américain Simon Kukes comme président du Conseil. «Je pense qu'il va être intéressant de travailler dans cette compagnie qui a eu tant de succès», a balbutié, hier, Guerachtchenko, incarnant le contraire du jeune et brillant Mikhaïl Khodorkovski, l'ancien patron de Ioukos, emprisonné depuis octobre. «Simon Kukes n'a pas réussi à établir le contact avec le Kremlin comme il était censé le faire, explique un dirigeant de Ioukos. L'idée, en élisant Guerachtchenko, est de trouver quelqu'un qui ne soit ni ennemi ni trop proche du Kremlin et qui sache négocier un compromis.»

L'objectif est de faire sortir de prison Khodorkovksi et son adjoint Platon Lebedev, gros actionnaires de Ioukos, et de sauver ce qui peut l'être de leur fortune. «Le tableau est maintenant assez clair, poursuit ce dirigeant : le Kremlin ne veut pas détruire Ioukos, mais récupérer ses richesses. Les Pétersbourgeois à épaulettes (surnom donné aux anciens des services secrets, originaires de Saint-Pétersbourg comme Pou