Et si la mise en examen de Jean-Marie Messier pour plusieurs délits financiers cachait une autre affaire : celle d'une mansuétude coupable des autorités de marchés vis-à-vis de Vivendi Universal ? Que ce soit pendant l'ère Messier ou après son départ, le comportement de la Commission des opérations de Bourse (COB), rebaptisée Autorité des marchés financiers (AMF) depuis novembre 2003, se distingue surtout par sa passivité, puis son incohérence depuis que la justice s'est emparée du dossier. En perquisitionnant son siège en mars et en interrogeant ses deux dirigeants son président, Michel Prada, et son secrétaire général, Gérard Rameix en mai, la justice a accentué l'embarras du gendarme de la Bourse et réduit sa marge de manoeuvre. Dernier épisode en date : l'AMF a renoncé in extremis à entendre, hier, François Blondet, l'un des cadres de VU mis en examen pour manipulation de cours, après que l'avocat de ce dernier eut signalé à l'AMF qu'elle était juge et partie dans cette affaire. Dans ces conditions, il devient très difficile pour une autorité de surveillance de pouvoir sanctionner des délits boursiers. Explication.
Lacune. Dès l'automne 2001, la COB se place dans une position ambiguë. Vivendi Universal l'informe que le groupe s'apprête à racheter massivement ses actions, dans des conditions irrégulières, Guillaume Hannezo, son directeur financier, appelant un des cadres de la COB. Mais l'autorité administrative laisse faire et n'envoie pas de message clair à VU. «La C