New York de notre correspondant
Quand elle a commencé à travailler, il y a dix ans, comme caissière au magasin Wal-Mart à Pittsburgh en Californie, Betty Dukes avait «de grandes ambitions». Payée 5 dollars de l'heure, cette femme noire d'une cinquantaine d'années, qui est aussi pasteur dans une église baptiste, s'est rapidement enquise des postes de direction au sein de la chaîne. Mais on lui a chaque fois répondu qu'il n'y avait «rien de disponible». Chaque fois, aussi, elle a vu des hommes avec moins d'ancienneté qu'elle décrocher les promotions. Alors, en 2001, avec cinq autres collègues, elle a décidé d'intenter une action en justice contre son employeur.
Témoignages. Trois ans plus tard, le numéro 1 mondial de la distribution doit faire face au plus grand procès jamais engagé contre un employeur privé aux Etats-Unis. Mardi, en effet, le juge Martin Jenkins, de San Francisco, a décidé que le procès pour discrimination sexuelle intenté par Betty Dukes pouvait être qualifié de plainte en nom collectif (class action) et couvrir l'ensemble du personnel féminin qui travaille actuellement pour Wal-Mart ou qui y a travaillé depuis décembre 1998. Soit 1,6 million de femmes au total.
Le statut de plainte en nom collectif avait été demandé en avril 2003 par une organisation à but non lucratif baptisée The Impact Fund, qui rassemble les avocats de Betty Dukes. Ceux-ci ont alors montré qu'ils avaient recueilli plus d'une centaine de témoignages de femmes travaillant chez Wal-Mart et se