Monsieur le maire de Montreuil (Seine-Saint-Denis) est choqué par «la multiplication d'actes malhonnêtes de démarchage effectués par les opérateurs de téléphonie privés». Et il vient d'attirer l'attention du ministre de l'Industrie, Patrick Devedjian, dans une question écrite. Jean-Pierre Brard, député-maire communiste, ne mâche pas ses mots : «Des gens se sont plaints de malversations. Il semble même que certains démarcheurs relèvent simplement les noms sur les boîtes aux lettres et signent des formules d'abonnement à la place des gens»...
Concrètement, cela signifie que certains abonnés de France Télécom se retrouvent malgré eux chez un opérateur concurrent. Monsieur le maire affirme qu'il s'agit d'un opérateur italien. De fait, il s'agit de Telecom Italia. A l'Afut (Association française des usagers des télécoms), Bernard Dupré confirme une subite poussée de plaintes. En cause, les méthodes musclées utilisées par ce nouvel acteur italien sur le marché français pour placer auprès des abonnés, Alice, son service de téléphonie et d'Internet rapide. La nouveauté, souligne l'Afut, consiste à désabonner «à la sauvage» les clients de France Télécom pour faire basculer leur ligne téléphonique chez Telecom Italia. Cela s'appelle le «dégroupage total».
Les litiges ne se limitent pas à la capitale. A Lyon, Colette Dutruge, de l'UFCS (Union féminine civique et sociale), dit avoir traité une trentaine de plaintes ces deux derniers mois : «Des gens tout surpris d'avoir été "dégroupés" qu