L'objectif de Microsoft est clair : au moment où un nombre croissant d'administrations dans le monde fait le choix des logiciels libres face à Windows (lire ci-contre), il est hors de question de perdre la Ville de Paris. Quitte à casser les prix. Selon un document auquel Libération a eu accès, la société a proposé un rabais de près de 60 % à la municipalité pour l'équipement de 15 000 ordinateurs. De quoi l'inciter, dans les mois à venir, à renouveler son engagement auprès de la firme de Bill Gates.
La bataille autour de l'informatique de la Ville remonte à l'arrivée de l'équipe Delanoë à la mairie. Elle y trouve une informatique «vétuste», indique-t-on au cabinet de François Dagnaud, adjoint chargé de l'administration générale. Un nouveau schéma directeur est mis à l'étude pour moderniser le parc qui, à l'instar de la plupart des administrations et entreprises, fait la part belle aux logiciels de Microsoft.
Humiliation. Puis survient l'affaire de Munich : en mai 2003, la mairie sociale-démocrate opte pour un virage radical. D'ici à 2008, 14 000 postes seront équipés de Linux, le système d'exploitation libre concurrent de Windows. Une première mondiale pour une ville de cette taille et une humiliation pour Microsoft. Le patron Steve Ballmer a pourtant fait le déplacement pour plaider sa cause. Malgré le coût de la migration, Munich espère faire des économies. Surtout, il met en avant l'indépendance vis-à-vis d'un fournisseur unique et ultradominant. Car c'est l'une des caract