Les administrations vivraient-elles une lune de miel avec les logiciels libres ? Partout dans le monde, Microsoft, longtemps fournisseur quasi monopolistique, se retrouve en concurrence avec ces programmes conçus par des milliers d'informaticiens dans le monde et que l'on peut copier et modifier sans restrictions. Bergen, deuxième ville de Norvège, a annoncé la semaine dernière qu'elle suivait l'exemple de Munich et allait remplacer ses logiciels Microsoft par Linux et autres programmes libres. Le 18 juin, le ministre français de la Fonction publique, Renaud Dutreil, a lui exhorté les services de l'Etat à considérer Microsoft comme «un fournisseur de l'Etat parmi d'autres», dans une déclaration à l'agence Reuters, précisant que «les logiciels libres sont devenus une alternative crédible, aussi bien en terme de prix que de fonctionnalités».
Leur présence dans les administrations françaises était jusque-là réservée aux serveurs. Les postes de travail, eux, demeuraient la chasse gardée du système d'exploitation Windows et d'Office pour la bureautique (traitement de textes, tableur, etc.). Cette situation change : au ministère de l'Intérieur, les commissariats s'équipent d'OpenOffice, le concurrent libre d'Office. Le navigateur web Mozilla grignote l'Explorer de la firme de Bill Gates. «La déclaration de Dutreil est un signal politique important qui aura un impact sur les choix des administrations», souligne Jacques Le Marois, l'un des fondateurs de Mandrakesoft, qui distribue un